Encore une archive tout bonnement EXTRAORDINAIRE, malgré sa brièveté, et qui a visiblement échappé à nos grand(e)s historien(ne)s et autres expert(e)s en shoah- et holocauste-business !

Il s'agit d'une facture adressée au représentant du ministère de l'intérieur (Services de sécurité de la police et Service de sécurité/Sicherheitsdienst) par le commandant du camp de concentration du Struthof-Natzweiler, sis dans les Vosges alsaciennes, au sud de Strasbourg.

"L'exécution et l'incinération de vingt détenus, incarcérés au camp de concentration, ont généré un coût de 127,05 Reichsmark.

La Kommandantur du camp de concentration de Natzweiler espère un réglement rapide de la somme susmentionnée.

Signature."

Vous voulez qu'on vous dise ? Lorsqu'après une après-midi de "fouilles" consciencieuses dans de la paperasse, vous dénichez ce genre de document, franchement, vous sautez au plafond !

Pour mémoire : Struthof-Natzweiler était un camp hébergeant essentiellement la crème des résistants anti-nazis européens, dont certains étaient affublés du sigle NN (Nacht und Nebel : Nuit et Brouillard), c'est-à-dire que ceux-là pouvaient disparaître entre "nuit et brouillard", sans laisser la moindre trace.

C'est ce qui a dû arriver aux vingt résistants évoqués dans le document : exécutés et incinérés à la demande du SD, émanation du ministère d'Heinrich Himmler.

Et que fait le commandant du camp ? Il envoie une facture en bonne et due forme à son supérieur hiérarchique, le Ministère de l'Intérieur !

Vous n'avez pas tout compris ? C'est pourtant simple : ce dictateur de génie qu'était Adolf Hitler n'avait pas son pareil pour éviter que (en dehors de lui) le pouvoir soit concentré entre trop peu de mains. Donc, il délègue, dispatche l'autorité et crée des structures jouissant d'une large autonomie de commandement, à l'instar de la fameuse Waffen SS, structure para-militaire d'élite, dans un premier temps, mais qui va s'élargir vers l'administration et la gestion des entreprises par le biais du fameux W.V.H.A. (Wirtschafts- und Verwaltungshauptamt : Office Central aux affaires administratives et économiques).

Et c'est ce W.V.H.A. qui gère les camps de concentration comme de véritables entreprises, et non des sites d'extermination, contrairement à tout ce dont on nous bassine les oreilles depuis des lustres ! Et qu'on ne vienne pas nous parler de la dichotomie - imbécile ! - entre camps de concentration, camps d'extermination et - encore plus débile ! - camps mixtes : ces dénominations n'existent nulle part sinon dans l'imagination de quelques néga-sionistes !

Et cette facture nous en fournit une preuve ô combien éclatante ! Le commandant du camp y rappelle incidemment au Sicherheitsdienst que les camps de concentration, dont le sien, ont été convertis - ça n'a pas toujours été le cas au début ! -, dès 1937, et avec l'assentiment d'Adolf Hitler soi-même, en sites industriels destinés à produire des richesses. Rappelons que la Waffen SS ne tire pas ses revenus du budget de l'Etat et doit se débrouiller par ses propres moyens, d'où le message implicite et explicite adressé au ministère de l'intérieur : "nos prisonniers sont là pour servir de main-d'oeuvre bon marché. Leur liquidation nous coûte du travail et génère, de surcroît, un manque à gagner. Voici donc la facture, dont nous attendons un réglement rapide."

La conséquence de tout ça ? Dès lors que tous les camps gérés par le W.V.H.A. étaient logés à la même enseigne, nous devons nous attendre à voir les autres commandants - et, a fortiori, s'agissant de camps plus importants que Natzweiler ! - adresser le même type de facture aux services d'Heinrich Himmler, pour le cas où ils auraient reçu mission de procéder à des exécutions capitales pour les besoins du Sicherheitsdienst.

Vous suivez ? Les autres camps, notamment Auschwitz, Maïdanek, Treblinka, Belzec... !

127,05 RM pour exécuter et incinérer vingt déportés, soit 6.35 RM par exécution.

Maintenant, faites le calcul pour les (combien déjà ?) millions de personnes exterminées ailleurs (= dans d'autres camps), et vous aurez une idée de la somme que la Waffen SS a (aurait) dû engranger au titre des seules exécutions-incinérations réclamées par Berlin.

En conséquence, une preuve (parmi d'autres) d'un génocide dans les camps dits d'extermination nazis existe forcément : ce sont les factures du type de celle reproduite ci-dessus.

Et s'il n'y a aucune facture, produite à Auschwitz, Belzec, Treblinka ou ailleurs, par exemple, alors il n'y a pas non plus d'ordre d'extermination venu de l'extérieur, en tout cas, pas décidé depuis Berlin, tout comme le suggère vivement notre archive N° 1. Et, pour notre part, nous pensons à une grande autonomie de décision et d'action entre les mains des chefs des camps, ou à tout le moins, de la direction de la Waffen SS, seule maîtresse à bord dans la gestion des camps de concentration.

Par ailleurs, la facture ci-dessus pouvait permettre au commandant du Struthof-Natzweiler d'amoindrir sa reponsabilité, lors d'une procédure judiciaire, en lui permettant de prouver qu'il avait bien reçu le commandement d'exécuter tant de personnes. Par voie de conséquence, il suffisait à Rudolf Hoess, commandant en chef d'Auschwitz, de produire, pour sa part, les factures consécutives aux ordres qu'il aurait reçus de Berlin, afin d'exterminer qui vous savez, Auschwitz étant, tout de même, un bien plus gros et plus imposant camp de concentration que Natzweiler !

Parce que, si Hoess n'a jamais adressé de facture au SD, c'est qu'il était le seul et unique maître à bord dans son camp, y compris pour les exécutions !

Il reste aux vainqueurs de 1945 et organisateurs du tribunal de Nuremberg, à l'Etat allemand, ainsi qu'aux (vrais) historiens, de remuer les montagnes d'archives héritées du IIIème Reich pour y dénicher ces fameuses factures, si elles existent ! Pour notre part, nous en avons déjà déniché une, ce qui est un bon début !