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Auschwitz

 

Arbeitslager = camp de travail !

 

auschwitz

Source : Patrice Kleff, Paroles de Shoah, Anthologie, GF Flammarion, 2002

 

Rudolf Vrba dixit :

(...)

Toujours accroché à mon bras, Ipi me dit dans un murmure :

— Il est sûrement là Rudi. II est sûrement en train de jouer.

Nous nous dirigeâmes vers l'orchestre mais nous n'arrivâmes jamais assez près pour voir si le fils d'Ipi en faisait vraiment partie car subitement le camp se transforma. Nous entendîmes crier « AU TRAVAIL », l'ordre était hurlé de partout à la fois répercuté comme un écho. Puis, le claquement des galoches reprit, plus rythmé cette fois et nous vîmes, venant de chaque section des milliers et des milliers d'hommes, comme une armée de fourmis, défilant en rangées régulières de cinq. Le portail s'ouvrit et la colonne apparemment sans fin quitta le camp.

Je les observais attentivement et j'étais affreusement bouleversé. Quelques-uns semblaient en forme, mais dans l'immense majorité ils étaient décharnés, blafards, squelettiques. Ils se déplaçaient avec des mouvements saccadés de marionnettes, s'efforçant de suivre le rythme des bien-portants comme si leur vie en dépendait, d'ailleurs c'était le cas. Je devais vite apprendre que ceux qui ne pouvaient pas travailler étaient tués soit dans les chambres à gaz, soit par une injection de phénol dans le cœur, faite par un membre du «service de santé», le SS Josef Klehr.

(…)

Les doubles portes s'ouvrirent, deux prisonniers sortirent, ils bavardaient en polonais et riaient. Les Ukrainiens tournèrent la charrette pour qu'elle se trouve perpendiculaire au bâtiment, au niveau des six marches devant les portes.

Les Polonais cessèrent leur bavardage, ils se placèrent face à face, les bras légèrement écartés, tendant les paumes ouvertes vers le ciel comme deux lutteurs prêts à se battre. J'essayai de regarder à l'intérieur, mais il faisait trop sombre et j'étais trop de côté. Je remarquai que deux des Ukrainiens avaient grimpé à l'arrière de la charrette et attendaient, tendus eux aussi. Je me dis qu'il allait se passer quelque chose d'intéressant.

Ce fut le cas, en effet. Subitement, de l'obscurité du couloir, un cadavre humain nu jaillit comme une flèche, tête la première, bras tendus. Les Polonais l'attrapèrent au vol, chacun par une cheville et un poignet, et l'expédièrent vers la charrette. Il s'écrasa sur les planches, maigre, gris, tordu. Les Ukrainiens le saisirent et coururent — oui coururent — vers l'autre extrémité de la charrette, ils l'étendirent correctement puis coururent en sens inverse saisir un autre pauvre corps déformé, le traînèrent et le posèrent sur le précédent.

Les cadavres arrivaient vite à présent comme tirés par des canons. Ils sortaient comme des oiseaux étranges, des plongeurs, les visages tournés vers le sol et la tête la première. Les Polonais les réexpédiaient et ils tombaient au rythme régulier d'un métronome de cauchemar : slap, slap, slap.

Les Ukrainiens transpiraient, les empilaient par piles de dix, soigneusement, la tête de l'un entre les jambes de l'autre pour gagner de la place ; slap, slap, slap. Un autre, un autre, encore un autre. Ils volaient, pitoyables oiseaux, vides, légers, la peau tendue sur les os. De temps à autre le rythme était rompu par la sortie d'un corps plus lourd, dont la tête était tuméfiée et le corps sanglant couvert d'excréments. Même alors les Polonais ne flanchaient pas, ils ne travaillaient que par réflexes. Leurs muscles se raidissaient et le fardeau allait s'écraser lourdement avec un bruit mat qui ébranlait la charrette.

Les Ukrainiens se courbaient, ils grognaient en soulevant les corps lourds pour les poser sur le haut de la pile. Tandis qu'ils repartaient en courant, je pouvais voir le sang couler lentement des têtes blessées et souiller les autres corps sous eux.

En dix minutes le plancher disparut sous quinze piles de dix. Les Ukrainiens se hissèrent au sommet du chargement, chevilles enfoncées dans la chair morte. Ils ne pouvaient plus courir à présent ; deux autres Ukrainiens grimpèrent sur le tas, se placèrent à l'autre extrémité de la charrette, et il y eut un léger changement de méthode, les corps furent Jetés des deux Ukrainiens de F arrière aux deux de l'avant et ils continuèrent à les empiler. Le bruit changea aussi. Le choc des corps sur le bois fit place à un son émoussé de chair heurtant la chair, bien que parfois un bras ou une Jambe cognât les bords de la charrette, interrompant cette sinistre symphonie. Un dernier cadavre disloqué, gris, chauve, bouche ouverte, vint tomber et ce fut fini. Les Polonais fermèrent les portes, se détendirent et reprirent leur conversation joyeuse. On lança des couvertures aux hommes debout sur le chargement macabre, ils les étendirent sur les corps.

Nous, les nouveaux, nous à qui le travail devait apporter la liberté, nous restions là à fixer la charrette, hypnotisés par ce que nous avions vu. Deux cents cadavres venaient d'être entassés en moins de quinze minutes. Le sang de ceux qui avaient été battus avait eu le temps de goutter à travers les corps serrés, il tombait de la charrette et formait une flaque rouge sombre sur le sol propre !

L'un de nous s'exclama :

— Qui sont-ils ? Ils n'ont pas l'air juifs.
— Des Ukrainiens peut-être. Ils sont toujours très durs avec les Ukrainiens.
— Ou des Polonais !
— De toute façon ils ne sont pas Slovaques, dit Ipi Müller, absolument pas Slovaques !

Pour des raisons aussi ridicules les unes que les autres, il était réconfortant de s'entendre dire qu'ils n'étaient pas Slovaques. C'est vrai nous nous sentions complètement étrangers à ce spectacle, nous, encore en vêtements civils. Tout cela ne pouvait arriver qu'à d'autres, qu'à ceux venant de mondes totalement différents. Nous n'étions pas des morceaux de viande. Nous étions des êtres humains. Nous n'étions pas encore dans le bain. Nous voulions échapper à une vérité qui tôt ou tard allait nous rattraper.

— Que se passe-t-il ici, Otto? Qu'est-il arrivé à ces pauvres diables?
— Quels pauvres diables ?
— Ceux de la charrette.

Il me jeta un regard rapide, étonné de mon ignorance, oubliant que je venais d'arriver et que je ne savais rien des habitudes du camp.

— C'est la moisson de la journée.

Il vit à mon expression que je n'avais toujours pas compris. C'est pourquoi il m'expliqua tout, patiemment, comme s'il s'adressait à un enfant.

— Ils sont morts cette nuit. Certains de faim, d'autres de maladie, d'autres encore parce qu'ils ont été frappés un peu trop fort, ça arrive tout le temps.

J'écoutais avec effroi ces mots simples sans réussir à les digérer complètement. Aussi je changeai de sujet et je lui demandai comment lui et Ariel étaient arrivés à Auschwitz.

— Nous sommes arrivés ici avec une fournée de six cents de Trnava, dit-il, il n'en reste que dix.
— Les autres, qu'est-il arrivé aux autres ?

Il haussa les épaules et dit :

— Ils ont eu les sales boulots. On leur a fait brûler des prisonniers de guerre russes qui avaient été tués par les SS. Après cela, ceux qui avaient survécu devaient mourir, ils en savaient trop.

(…)

Notre kapo ne se trompait pas. Il aurait pu tout aussi bien dire que le camp changeait et en cela aussi il aurait eu raison. Alors que la Gestapo déployait ses filets partout en Europe et envoyait de plus en plus de prisonniers à Auschwitz, le taux de mortalité montait en flèche. À présent, les jeunes et ceux encore en bonne santé semblaient submergés par les musulmans, des zombies blêmes, épuisés, se traînant lamentablement, à la merci d'une dose fatale de phénol. A chaque appel les piles des morts augmentaient et les charrettes en bois furent remplacées par des camions pour vider le bâtiment en briques rouges sans fenêtre.

Plus il y avait de détenus, plus il y avait de morts. Ils mouraient sous les coups, de faim, assassinés mais aussi à cause de l'insuffisance des installations sanitaires, qui étaient devenues carrément dangereuses. La dysenterie qui menaçait en permanence, déferla sur le camp mais encore plus terrifiant le typhus exanthématique éclata. Quand les colonnes de détenus se traînaient hors du camp chaque matin pour se rendre au travail en luttant pour rester debout, la matraque de l'Oberscharfiihrer Fries tombait de plus en plus souvent.

(…)

Heure après heure nous tressions notre grillage pour les pylônes. Jour après jour nous les vîmes se recouvrir de béton tandis que les bâtiments prenaient forme et s'élevaient. Nous ne savions pas exactement ni pour qui, ni pour quoi nous faisions ces constructions et nous ne nous en souciions guère.

Ce n'est qu'après la guerre que j'appris à quoi nous avions servi et pourquoi des milliers d'entre nous étaient morts à la tâche.

A cette époque la RAF accentuait ses attaques sur les centres industriels les plus importants d'Allemagne. Pour échapper aux bombardements la grosse industrie allemande, les Krupp, I.G. Farben etc., décidèrent d'aller s'installer plus à l'est et la région autour d'Auschwitz fut choisie pour de multiples raisons.

Tout d'abord les mines de charbon de Silésie étaient mises  à leur disposition. Ensuite, il y avait de l'eau à profusion et en dernier lieu une main-d'œuvre nombreuse exceptionnellement bon marché leur était offerte à proximité, bien gardée derrière les lignes à haute tension du camp.

Le commandant Hoess était ravi de voir des industries s'implanter si près de son domaine, il avait à cette époque des difficultés de trésorerie. Le budget qui lui était alloué pour faire tourner son camp était totalement insuffisant et bien qu'il se soit plaint à plusieurs reprises, y compris à Himmler, on lui avait toujours répondu : "A vous de vous débrouiller."

Une des façons de se débrouiller était de vendre à vil prix une main-d'œuvre entre autres à I.G. Farben, dont nous construisions alors les usines à Buna. L'argent l'aida à faire fonctionner le camp, les conditions de travail étaient tellement épouvantables que la grande majorité des détenus qui y furent envoyés y moururent, faisant d'une pierre deux coups : améliorer son budget et le débarrasser des détenus. Que les détenus ne réussissent à survivre qu'un mois, deux, tout au plus, n'inquiétait nullement Hoess ni les administrateurs de l'I.G. Farben, il y en avait suffisamment d'autres qui pouvaient puiser dans leurs dernières réserves de graisse pour les remplacer (*).

(*) Buna devint finalement un centre industriel très important dans la production du caoutchouc synthétique et c'est aujourd'hui encore un centre d'industrie lourde en Pologne. Après la guerre on m'y offrit un emploi de chimiste industriel mais je refusai car je ne pouvais oublier le prix payé en vies humaines pour la construction de ce centre. En 1961, moi et d'autres survivants intentâmes un procès à l'I.G. Farben pour le paiement des salaires non versés et une Cour de Justice de la RFA nous accorda deux mille cinq cents marks (environ huit mille cinq cents francs). La Cour et l'I.G. Farben refusèrent de payer des indemnités aux parents de ceux qui moururent pendant la construction de ces énormes usines, ce qui veut tout simplement dire qu'I.G. Farben bénéficia d'une main d'œuvre à 90 % gratuite.

Source : Rudolf Vrba, Alan Bestic, Je me suis évadé d'Auschwitz, Ed. Ramsay, 1988, pp. 102-107, 127, 155-156.

 

Des Juifs (entendez : non exterminés dans des chambres à gaz !) réclamant des salaires impayés à l'industrie allemande !!!! Il est vrai que c'était avant la logorrhée autour de la 'Shoah' et de l''Holocauste', même si l'élu Vert, Alain Lipietz, et sa famille, ont récemment intenté - en vain - un procès à la SNCF pour les mêmes raisons tenant à la déportation pour travail forcé.

Signalons, en passant, que cette obnubilation autour de l'extermination relève de la masturbation intellectuelle, voire de l'escroquerie, quand on considère l'énorme taux de mortalité chez les déportés, pour de simples considérations sanitaires ou d'épuisement, l'impressionnante scène de la charrette, décrite par Vrba, étant très significative à cet égard. Du reste, tous les historiens connaissent les effroyables conditions de survie qu'ont connues les déportés de tous les camps ; on pense, notamment, au camp de femmes de Ravensbrück mais pensons aussi aux camps japonais, par exemple [cf. Le pont sur la rivière Kwaï], voire aux bagnes français, dont celui de Guyane ! Déplorons, là encore, l'absence de statistiques fiables sur la mortalité dans les camps, lacune facile à comprendre, dès lors que les professionnels de la Shoah entendent, désormais, décider de ce qui va être écrit ou non sur les camps de concentration nazis, étant entendu que seuls les Juifs en ont été les victimes. Dans ces conditions, sortir des statistiques sur les camps ne risque-t-il pas de conduire à une "révision" (la recherche historique, et même scientifique, est une affaire de révision permanente.) de la "doctrine officielle" ?

Mais nous entendons d'ici les objections de ceux et celles qui, à court d'arguments, en sont réduits à se raccrocher aux branches :

- Mais enfin, à propos de l'Arbeitslager de Buna-Monowitz, il va sans dire qu'Auschwitz III est connu pour avoir été une usine autour de la firme IG Farben, le camp d'extermination étant Birkenau !

Mais alors, dès lors que les candidats à l'extermination étaient les Juifs, comment expliquer la présence du Juif Primo Levi dans le camp de travail de Monowitz et non pas au camp d'extermination de Birkenau ? Et comment expliquer qu'on retrouve tant de Juifs - candidats à l'extermination - dans des camps nullement destinés à cet effet (Dachau, Buchenwald, Dora, Ravensbrück, etc.), à en croire les néga-sionistes ? Et pourquoi des non-juifs, donc non destinés à être exterminés, toujours selon la "doctrine officielle", se retrouvent-ils dans des "camps d'extermination", à l'instar de ces communistes, partis pour Auschwitz-Birkenau, et à l'origine de la thèse de Claudine Cardon-Hamet ?

 

auschwitz

 

Autant de questions que nos experts en shoah et holocauste se sont toujours bien gardés d'aborder. Comme on les comprend !

 

 

 

 

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