Lu dans le magazine du Conseil Régional d'Île de France (février-mars 2009)

 

 

 

Récit d'une visite guidée à Auschwitz

 

 

 

Observations :

 

1. Cette année encore, plus de 400 lycéens ont découvert l'horreur du camp nazi... Entre nous, à peine quatre cents lycéens bénéficiaires de la visite à Auschwitz, ce n'est vraiment pas beaucoup ! Autant dire, une goutte d'eau ; à peine un symbole ; trois fois rien, à vrai dire. Question : le jeu en vaut-il vraiment la peine ?

2. L'horreur du camp nazi d'Auschwitz-Birkenau... Tout le monde sait qu'Auschwitz se réduit à Birkenau n'est-ce pas ?! Voir la rubrique que nous avons consacrée à Auschwitz. Cela dit, même en ne considérant que Birkenau, il y a loin du site originel au site organisé pour les actuelles visites guidées, compte tenu, notamment, des destructions intervenues depuis la libération des camps.

3. Vestiges des convois où furent entassés des milliers de Juifs avant d'être exterminés... Tout le monde sait, en effet, que dans les trains en question, il n'y avait que des Juifs !

4. Usine de mort... L'honnêteté intellectuelle la plus élémentaire voudrait que l'on commence par rappeler qu'Auschwitz (= tout Auschwitz !), c'est d'abord un énorme complexe industriel (100 km²) consacré à la production de denrées d'une haute valeur stratégique : caoutchouc synthétique, carburants, armements, le tout sous le leadership d'un donneur d'ordres : IG FARBEN, entreprise versant des royalties aux SS pour la "location" de cette main d'oeuvre bon marché détenue dans le camp. Et, de ce point de vue, Auschwitz ressemble, comme un clone, à la quasi-totalité des autres camps de concentration. Qu'on se le dise, donc : les déportés rapportaient de l'argent à la Waffen SS et à l'Etat nazi !

5. Les chambres à gaz, les crématoriums... Nous inviterions volontiers nos lycéens à poser à leurs accompagnateurs cette question simple : "tous ces bâtiments, ce ne sont que des chambres à gaz et des crématoriums ?".

6. Le mur où les nazis fusillaient... Comme quoi, on ne mourait pas que dans des chambres à gaz ! Mais les néga-sionistes nous rétorqueraient immédiatement - c'est en tout cas ce qui est fortement suggéré dans le film Shoah, de Claude Lanzmann - que les goyim avaient droit à des outils d'exécution ordinaires, comme la fusillade, tandis que le peuple élu, lui, avait droit à l'indicible et à l'innommable martyre dans les chambres à gaz ! Bien évidemment, tout cela est faux !

7. Corps des juifs assassinés... On vous l'avait bien dit : à Auschwitz-Birkenau, il n'y avait que des Juifs !

8. Sponsors de l'opération touristique à Auschwitz : la région Île de France et le Mémorial de la Shoah, entendez "Mémorial de la catastrophe naturelle" (ce à quoi renvoie le vocable hébreu "shoah").

9. Yvette Lévy, rescapée d'Auschwitz. Bien évidemment, parmi les rescapés, vous ne verrez jamais le moindre Tzigane, homosexuel, témoin de Jéhovah..., à se demander ce qu'ils ont pu devenir !

10. Les cours d'histoire apportent un regard lointain... Je comprends mieux grâce à Y. L... Ce pauvre gosse n'a vraiment pas de chance : l'immense espace dédié naguère à IG-FARBEN est là, à portée de main, mais il n'aura pas l'opportunité de l'apprécier. De fait, il lui faudra se contenter d'un cinquantième d'Auschwitz et, du coup, il va repartir de là sans avoir rien compris !

11. J'ai été émue de voir les chambres à gaz... Cela dit, cette jeune fille devrait savoir qu'on mourait à Auschwitz sous les coups des kapos, fusillé, victime de la faim, d'épuisement, de la dysenterie ou du typhus, et parfois, lors de "Sonderbehandlungen", comme les nomme Josef Kremer, médecin à Auschwitz, tout comme on pouvait très bien mourir d'étouffement dans les fameux wagons à bestiaux amenant les déportés vers les camps ! Du coup, si ça se trouve, les grands-parents de cette jeune fille n'ont jamais vu Auschwitz !

12. Plus d'un million trois cents mille personnes exterminées... Statistiques peu fiables, peu crédibles, ne serait-ce qu'à cause de la manipulation évidente : par personnes exterminées, vous avez compris qu'on ne vise que les Juifs, et tant pis pour les autres !

13. Pour devenir, à leur tour, des passeurs de mémoire... De mémoire sélective, bien entendu !