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Bagnes nazis

 

 

"Le travail dans l'univers concentrationnaire nazi" est le thème traité dans un cahier spécial édité par le Centre Départemental de Documentation Pédagogoque du Val-de-Marne et le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne.

 

travail

 

En fait de "notes de lecture", nous avons surtout tenu à mettre en exergue certains passages que nous avons jugés pertinents, le choix étant forcément subjectif.

Ce que ce document met en perspective, c'est la réalité même de l'univers concentrationnaire nazi, qui ne sera purement coercitif que sur une très courte période, lors de l'élimination de la gauche allemande (dès 1933) de l'espace politique. Mais très vite, les camps vont être transformés en bagnes, ce mot que l'on retrouve précisément sur cette stèle visible dans l'enceinte de la gare SNCF de Compiègne, dans l'Oise. Ceux qui ont érigé ce monument savaient parfaitement de quoi ils parlaient : pour l'essentiel, la déportation avait un but : livrer à l'économie nazie des légions d'esclaves embastillés dans les camps non pas pour y être exterminés, thèse stupide - la quasi-totalité de la population d'Oradour-sur-Glane a ainsi été presque entièrement liquidée sur place, comme cela s'est produit à des milliers d'exemplaires dans toute l'Europe occupée. - mais pour enrichir le Reich ! Et ce dossier vient fort à propos nous rappeler un concept que les historiens néga-sionistes semblent avoir zappé : le concept de guerre totale.

 

compiegne

 

(...)

La création des premiers camps

Dans les semaines qui suivent l'arrivée au pouvoir de Hitler, les nazis ont pour objectifs d'éliminer rapidement leurs adversaires politiques et de remporter les élections législatives du 5 mars 1933. Le 28 février 1933, l'incendie du Reichstag (la Chambre des députés) sert de prétexte à l'établissement d'une législation d'exception. Le décret pour la "défense du peuple et de l'État" suspend les 7 articles de la constitution garantissant les libertés individuelles et civiques. Dès lors, les opposants (communistes, socialistes, libéraux, etc.) sont arrêtés arbitrairement, en dehors de toute procédure judiciaire, et internés préventivement selon la procédure de la Schutzhaft (ou «détention de protection» à caractère politique), associée au décret du 28 février.

Avant même l'annonce officielle de la création de camps par Wilhelm Frick, ministre de l'Intérieur, le 28 mars 1933, des "camps sauvages" sont ouverts par la police, par les SA, par les SS, dans les endroits les plus divers. Parallèlement, le 27 avril 1933, Hermann Göring, ministre de l'Air, crée en Prusse, dont il est aussi ministre-président, une police politique d'Etat : la Geheime Staatspolizei (ou Gestapo). Elle est étendue à l'ensemble du pays en novembre 1933. C'est à cette police qu’est confiée l'application de la "détention de protection" dont l'application est élargie le 21 avril 1934 aux "comportements menaçant immédiatement l'ordre public et l'État".


La prise de contrôle des camp de concentration par la SS

Heinrich Himmler est, au sein du parti nazi, le Reichsführer de la SS. Après la prise du pouvoir, il n'est que le responsable de la police politique de Munich puis du Land de Bavière. Après l'élimination des chefs de la SA lors de la Nuit des Longs Couteaux, il devient le chef de toutes les polices politiques du Reich (unifiées en avril 1936 sous le nom de Gestapo), puis le chef de toutes les polices d'État (en juin 1936). La double autorité acquise par Himmler sur la SS et sur la Gestapo lui permet d'imposer son modèle de camp de concentration (Konzentrationslager ou KL) et de régner sans partage sur le système concentrationnaire. À partir de juin 1936, la Gestapo est chargée d'arrêter les personnes destinées à remplir les camps (par l'intermédiaire de la "détention de protection" et des autres détentions arbitraires pour motifs non politiques) et la SS est chargée de les surveiller (unités SS-Totenkopf, à "tête de mort") et de les administrer.

En juillet 1934, le SS Theodor Eicke, commandant du camp de Dachau, devient officiellement le chef de l'Inspection des camps de concentration (ou IKL). En décembre, l'IKL s'installe au siège de la Gestapo, à Berlin. En 1938, le siège de l'IKL est transféré à Oranienburg, près de Berlin, ancien camp de la SA passé sous le contrôle de la SS, comme l'ensemble des autres camps déconcentration.

Les camps sont dotés d'un règlement commun rédigé par Eicke, qui énumère les obligations des détenus et les sanctions disciplinaires. Les conditions de vie dans les camps sont très difficiles car les SS abusent de la violence en toute occasion, mais de manière ciblée.

La mortalité reste anormalement élevée mais l'on ne peut pas encore parler d'assassinats de masse. Il s'agit de briser la résistance des détenus internés par mesure de "détention de protection", mais les SS considèrent qu'ils peuvent parvenir à rééduquer leurs victimes. La plupart des internements sont donc d'une durée-limitée mais la libération s'accompagne de pressions multiples destinées à terroriser davantage les détenus et leur entourage.


La mise au travail des détenus

La montée en puissance de la SS se trouve contrariée par une particularité : elle ne dispose pas de budget propre. La SS n'est pas un service de l'Etat et dépend du budget du parti nazi. Himmler veut profiter des détenus à sa disposition dans les camps pour acquérir une autonomie financière. Au départ, le travail est uniquement le moyen d'épuiser, de punir ou d'humilier les détenus. Les tâches sont le plus souvent absurdes, comme déplacer des pierres d'un endroit à un autre, puis remettre les pierres où elles étaient initialement. Les détenus sont ensuite affectés aux activités nécessaires au fonctionnement du camp ou à son aménagement, en particulier pour améliorer le confort de vie des SS. La vocation punitive et coercitive du travail ne disparaît pas pour autant.

Le SS Oswald Pohl, promu chef de l'administration de la SS en juillet 1935, a d'autres objectifs. Il favorise la création d'une quarantaine d'entreprises en apparence indépendantes mais appartenant en réalité à la SS. C'est le cas notamment de la Deutsche-Erd- und Steinwerke GmbH (ou DEST), spécialisée dans l'exploitation des carrières et la production de briques. Le site des nouveaux camps de concentration dépend largement de la focalisation des matières premières nécessaires au fonctionnement de cette entreprise (granit ou argile). L'architecte Albert Speer, chargé des projets architecturaux de Hitler, négocie directement avec la DEST. La ville de Hambourg, qui a besoin de briques pour la réalisation de ses plans d'urbanisme, subventionne la création du camp de concentration de Neuengamme où est installée une briqueterie.

En janvier 1937, Hitler annonce que les détenus des camps de concentration seront destinés au travail forcé et Himmler ordonne la reprise des arrestations des "éléments nuisibles à la communauté du peuple" (opposants politiques, criminels de droit commun, juifs, asociaux, témoins de Jéhovah, etc.). Toutes les personnes arrêtées sont aptes au travail. Pour certaines, c'est même le fait d'être "rétif au travail du Reich" qui est le motif d'arrestation.

La mise au travail des détenus s'accompagne d'accords entre la SS et l'administration du Reich : si la SS obtient des financements de l'État pour administrer et surveiller les camps de concentration, elle doit verser en contrepartie au Trésor du Reich la somme de 0,30 mark par journée de travail, pour chaque détenu. La SS n'est pas perdante. À cette date, le travail d'un détenu rapporte beaucoup plus que ce qui est reversé à l'État. La SS dispose ainsi des revenus qui lui faisaient défaut, mais ils s'avèrent bientôt insuffisants au vu des ambitions de Himmler.

(…)

Les conséquences du déclenchement de la guerre

L'engagement de l'Allemagne dans la guerre ouvre pour la SS de nouvelles perspectives. Entre 1939 et 1942, la population totale des camps passe de près de 20000 à près de 90 000 détenus. Partout en Europe, et principalement en Europe de l'Est, les opposants et résistants sont arrêtés et envoyés dans les camps de concentration.

Cette situation est favorable à la SS. L'augmentation de la main-d'œuvre dans les camps lui permet d'accroître ses profits tout en répondant aux attentes de Hitler et de Himmler : fournir la matière première pour les chantiers de construction du Führer et mettre en application la colonisation de l'espace vital en vidant les territoires conquis de tous les individus potentiellement dangereux. En outre, les nouveaux détenus sont pour la plupart des Slaves, considérés comme racialement inférieurs par les SS et sur lesquels ils peuvent exercer sans retenue leur domination absolue.

La SS profite de cette situation favorable pour poursuivre son programme de création d'entreprises. En juin 1940, elle se diversifie avec la Texled GmbH, spécialisée dans le travail du cuir et des textiles. En juillet 1940, elle assure la coordination de l'ensemble de ses activités économiques avec la SS Deutsche Wirtschafts-und Betriebe GmbH (ou DWB), dont les différentes entreprises SS sont les filiales.

La SS entend ne pas se limiter à la seule création d'entreprises. En novembre 1940, le ministre de l'Economie du Reich approuve le projet du conglomérat chimique IG Farben d'installer une usine de caoutchouc synthétique à proximité du camp de concentration d'Auschwitz. C'est le premier partenariat important entre la SS et une grande entreprise privée. Il s'agit d'attirer les industriels vers les camps de concentration en les assurant de pouvoir disposer d'une main-d'œuvre très bon marché. La SS espère multiplier ces accords, très profitables pour les deux partenaires.

 

Les conséquences de l'engagement dans la guerre totale

Les revers militaires de l'Allemagne nazie à partir de 1942 conduisent Hitler à mettre en œuvre la guerre totale, officiellement proclamée en janvier 1943. Plusieurs priorités apparaissent. Il s'agit d'abord pour l'Allemagne nazie de combler les pertes énormes de ses unités militaires. Tous les Allemands en âge de combattre sont mobilisés, y compris ceux qui jusque-là ont été maintenus dans les usines. Il s'agit ensuite de lancer un vaste programme d'armement en mesure de redonner une supériorité matérielle à l'armée allemande. C'est la tâche confiée à Albert Speer, architecte du Führer, qui devient ministre de l'Armement en février 1942. Il s'agit enfin, pour parvenir à remplir les objectifs de production, de trouver la main-d'œuvre nécessaire. Partout dans l'Europe occupée, les nazis recherchent les hommes et les femmes aptes au travail. Toutes les méthodes sont utilisées, depuis l'appel au volontariat jusqu'au travail forcé, en passant par la réquisition obligatoire. Les opposants et les résistants dans les territoires occupés jusque-là internés ou fusillés sont dorénavant déportés massivement vers les camps de concentration du Reich. La main-d'œuvre concentrationnaire devient un enjeu dans la guerre totale.

 

Les objectifs particuliers de la SS

En février 1942, la création de l'Office principal d'administration et de gestion économique de la SS (ou WVHA) regroupe sous l'autorité d'Oswald PohI l'inspection des camps de concentration (du IKL) et l'organisme chargé de la direction de l'ensemble des entreprises économiques de la SS (ou DWB).

La création du WVHA correspond à la mainmise pleine et entière de la SS sur le système concentrationnaire. Le WVHA est installé à Oranienburg et ses bureaux centraux emploient plus de 1700 personnes. PohI préconise l'utilisation de la main-d'œuvre concentrationnaire et l'adaptation des conditions de détention. Il fait part de ces nouveaux objectifs à Himmler dans un mémoire qu'il lui adresse le 30 avril 1942.

L'unification des services économiques, financiers et administratifs de la SS et les changements d'orientation inquiètent les responsables des services de répression de la SS (regroupés au sein de l'Office principal de sécurité du Reich ou RSHA). En tant que Reichsführer de la SS, Himmler doit arbitrer et rassurer. Il rappelle que la Gestapoconserve la maîtrise des arrestations et des internements, mais il lui demande de faire le nécessaire pour fournir au WVHA les dizaines de milliers de détenus devant être mis au travail.

Les arrestations se multiplient dans toute l'Allemagne, et visant notamment les Ostarbeiter (travailleurs de l'Est) employés par des entreprises privées. Les protestations de ces dernières, relayées par le ministre de l'Armement Albert Speer, ont peu d'efficacité. En effet, la SS vise d'abord à développer ses propres activités économiques en profitant d'une main-d'œuvre inépuisable fournie pas la Gestapo.


La multiplication des camps de concentration

Depuis sa nomination en février 1942, le ministre de l'Armement s'efforce de limiter les ambitions de la SS de Himmler, qui cherche à constituer un État dans l'État. Pohl souhaiterait que les industriels installent des usines dans les camps de concentration comme l'IG Farben l'a fait avec l'usine de caoutchouc synthétique Buna à Monowitz (Auschwitz III). Speer préférerait que des camps annexes s'implantent à proximité des usines afin d'éviter la prise de contrôle des activités industrielles par la SS ou le détournement des productions au profit de la Waffen SS (les troupes SS) au lieu de la Werhmacht (l'armée allemande).

La conception de Speer l'emporte finalement. Plus d'un millier de camps annexes dépendant des principaux camps de concentration sont installés là où se trouvent les établissements industriels, mais la SS continue à développer ses propres activités (production d'armement ou d'équipement militaire, mais aussi exploitation de carrière).

L'expansion du système concentrationnaire au cours des dernières années de la guerre trouve donc sa justification dans le manque de main-d'œuvre mais elle correspond aussi à la volonté de la SS d'étendre son pouvoir aux missions économiques et, ainsi, de se rendre indispensable. Plus le système concentrationnaire est développé, plus la SS est en position de force pour négocier avec ses concurrents, plus l'ensemble de l'appareil de sécurité et de répression devient indispensable. Pour la SS, il n'y a pas de contradiction entre la logique répressive et la logique économique. L'intensification du travail des détenus et son exploitation jusqu'à la mort sont uniquement un changement de moyen de terreur.

 

Les accords entre la SS et IG Farben

IG Farben, dès 1933, était au mieux avec les nazis en général, en particulier avec ceux de la SS. Le Konzern (*) cotisait au Cercle Keppler, autrement dit au cercle des amis de Himmler. Son principal responsable, Karl Krauck, figurait dans les états-majors du Plan de quatre ans. Les intérêts économiques de IG Farben coïncidaient avec les projets autarciques que le Plan de quatre ans se proposait de réaliser. Le Reich manquait de pétrole, de latex pour le caoutchouc : le Konzem perçut des subventions de l'État et mit à l'étude la fabrication des ersatz susceptibles de donner son autonomie à l'Allemagne.

Dès la fin de 1940, IG Farben entama les tractations pour s'installer à Auschwitz qui venait d'être transformé en camp de concentration. En novembre 1940, le ministère de l'Economie donnait son accord et, dès décembre, les responsables du Konzem travaillaient avec Pohl, le principal dirigeant de l'administration et de l'économie SS. Le 1er mars 1941, un accord était conclu : Himmler fournirait 10 000 détenus à Auschwitz pour édifier l'usine Buna destinée à fabriquer le caoutchouc artificiel. Lorsque le Dr Dürrfeld, qui conduisit les négociations sur le terrain, rendit compte à Francfort, siège du Konzern, il notait que "toutes les négociations se sont déroulées dans un chaleureux climat d'entente…". D'autres responsables verront dans cette installation à Auschwitz "un pilier pour une vigoureuse entité populaire allemande à l'Est". On discuta effectifs et prix : quand l'usine fonctionnerait, il faudrait 1000 détenus pour commencer, par la suite 3 000. Les horaires sont fixés : de 10 à 11 heures en été, 9 seulement en hiver. La SS recevrait 3 marks par journée de travailleur non qualifié et 4 marks par journée de spécialiste, sommes qui venaient s'ajouter à ce que l'administration SS percevait du Reich pour l'entretien journalier d'un détenu. C'était beaucoup plus que les 0,30 marks que les services de Pohl versaient au Reich par journée de prisonnier au travail. C'est en fonction d'accords de ce type qu'après la mobilisation en vue de la guerre totale les industriels loueront les détenus fournis par la SS.

Maurice Voutey, Les camps nazis. Des camps sauvages au système concentrationnaire 1933-1945, Graphein/FNDIRP, 1999, pages 98-99.

(*) Un Konzern est un ensemble d'entreprises sous une direction commune. IG Farben rassemble des firmes de l'industrie chimique allemande, en particulier Bayer, BASF, Hoechst, Agfa.

 

Les directives d'Oswald Pohl (30 avril 1942)

« Le commandant de camp, et lui seul, est responsable de l'engagement de la main-d'œuvre. Cet engagement doit être épuisant, au sens littéral du terme, pour obtenir le plus de rendement possible. [...] Le temps de travail est illimité, la durée dépend de l'organisation du travail dans le camp et est déterminée par le commandant du camp seul. [...] Tout ce qui pourrait raccourcir la durée du travail (temps de repas, appels, etc.) doit être réduit au maximum. Les longues marches jusqu'au lieu de travail sont interdites. On n'autorisera les pauses à midi que pour la durée du repas. »
Lettre d'Oswald Pohl à tous les commandants de camp et directeurs d'usine, 30 avril 1942 (coll. Archives du procès de Nuremberg, Document R-129)

« La détention des personnes pour des motifs uniquement liées a la sécurité, à l'éducation ou à la prévention n'est plus prioritaire. Le centre de gravité s'est déplacé vers l'aspect économique. La mobilisation de toute la main-d'œuvre détenue, d'abord pour des missions liées à la guerre (augmentation de l'armement) et, plus tard, pour des missions de reconstruction, en temps de paix, prend de plus en plus la place prédominante. Cet état de fait oblige à prendre des mesures qui exigent une transition progressive des camps de concentration, de leur forme uniquement politique vers une organisation correspondant aux missions économiques. »
Lettre d'Oswald Pohl à Heinrich Himmler, 30 avril 1942 (coll. Archives du procès de Nuremberg, Document R-129)

 

Lectures :

Sur Internet, on trouve des sites à profusion, traitant de la Seconde guerre mondiale ainsi que de la "guerre totale" et du "STO" (Service du Travail Obligatoire), ce grand oublié des thésards et autres experts en "shoah et holocauste-business" ! Rappelons, en passant, que les personnes soumises aux transferts vers l'Est empruntaient les mêmes trains !

Quelques adresses au hasard :

http://histoiregeolyceerombas.over-blog.com/article-32031385.html

http://www.witzgilles.com/page_le_sto.htm

http://hsgm.free.fr/sto.htm

http://www.monde-diplomatique.fr/1998/01/CLAIRMONT/9812

http://www.ffi33.org/sto/sto.htm

http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2001-2-page-99.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

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