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LA GROSSE ESCROQUERIE
 
 
 
 
Verdict du Tribunal militaire de Nuremberg (1er octobre 1946)

 

Michel C. Vercel a consacré un ouvrage original au procès de Nuremberg, avec ce titre étrange : "Les rescapés de Nuremberg", et ce sous-titre : "Les seigneurs de la guerre" après le verdict. Il y est essentiellement question de ceux (les dix) qui n'ont pas été condamnés à mort et ont écopé d'une peine de prison, voire ont été relaxés.

Extrait de la quatrième de couverture :

"Depuis (le verdict), le secret le plus absolu a régné, imposé par les quatre vainqueurs. Personne n'a pu savoir comment "les rescapés de Nuremberg" ont vécu, ce qu'ils pensent, ce qu'ils deviennent, ce qu'ils représentent dans l'opinion allemande et internationale, les difficultés qu'ils provoquèrent entre alliés. Michel Vercel, seul journaliste à avoir pénétré dans la forteresse de Spandau a pu le découvrir. Son livre, basé sur une documentation très soigneuse, dépassant la chronique, se hisse, grâce à son impartialité parfaite, au niveau de l'Histoire."

Vercel note encore que le procès de Nuremberg a révélé des méfaits et des crimes d'une horreur difficilement imaginable, des assassinats organisés à l'échelle industrielle, des tortures... Les habituelles notions pénales étaient dépassées, écrasées, et il fallut trouver pour condamner les exactions nazies une dimension et une formule nouvelles ; ce fut "le crime contre l'humanité". (...) Les coupables devaient être châtiés, c'était justice. C'était aussi un réflexe de défense, les peuples et les chefs d'Etat devaient savoir qu'on ne pouvait franchir impunément les limites de l'horrible, de l'atroce, de l'inhumain.

(...) Un des moments les plus dramatiques, le plus intenses du procès, fut celui de la projection d'un film sur les camps et les souffrances inouïes, insupportables qui s'y cachaient. Personne dans la salle d'audience ne put alors conserver son sang-froid. Les images insoutenables, cauchemardesques, que les accusés eux-mêmes ne purent regarder jusqu'à la fin, devenaient le réquisitoire le plus implacable et le plus incontestable qui pût exister. Une vérité s'imposait, évidente, logique, simple : il fallait détruire les responsables de ces atrocités. Pourquoi alors mêler à ces crimes inexpiables d'autres accusations différentes et assurément moins graves, subtiles et souvent discutables, comme la préparation des guerres d'agression.

L'attaque de la Pologne a été considérée comme un crime, mais dans un  pacte secret du 23 août 1939, l'Allemagne et PU. R. S. S. prévoyaient de se partager les Pays Baltes. Les faits étaient semblables mais on n'en parla point et, quand un des avocats de Nuremberg, le docteur Seidi, voudra en faire état, on le lui interdira, les Soviétiques ne pouvant être à la fois les complices et les juges d'un crime.

L'invasion de la Norvège par les troupes allemandes a aussi été considérée comme un crime quoique l'Angleterre avait eu la même intention, Churchill le reconnaîtra plus tard, précisant qu'il n'avait été distancé que de quelques jours...

Bien d'autres faits semblables édulcorèrent l'accusation, l'éparpillant. On peut le regretter.

Alain Decaux a écrit fort justement : « Les Alliés traitent avec le gouvernement allemand présidé par l'amiral Doenitz. Après quoi ils arrêtent l'amiral, le jugent et le condamnent. Les Alliés signent à Berlin l'armistice avec le maréchal Keitel. Après quoi ils arrêtent le maréchal, le jugent et le pendent. Il y a là un mécanisme qui, quoi qu'on fasse, restera toujours choquant. » Et encore, le célèbre historien ne fait-il pas état du cas du docteur Schacht, libéré d'un camp de concentration hitlérien et aussitôt réincarcéré dans une prison alliée.

Continuant son analyse, Alain Decaux ajoute : « Les juristes auront beau s'évertuer, la notion de crime de guerre appliquée exclusivement aux vaincus — le vainqueur se trouvant par définition revêtu de la tunique de l'innocence — apparaîtra difficilement comme une expression réellement juridique, au sens étymologique du mot droit. On rêverait d'un tribunal composé de neutres devant lesquels auraient comparu les responsables des camps de concentration, les massacreurs de Varsovie, mais aussi ceux qui ont ordonné les bombardements de Hambourg au phosphore, les bombardements de Dresde et d'Hiroshima... »

Alain Decaux a bien sûr parfaitement raison, bien qu'il omette de parler des assassinats perpétrés par les Russes. Crimes innombrables que Claude Bourdet dénoncera dans un article de France-Observateur : « Le chiffre minimum, avancé sérieusement pour les exécutions et les morts en camps de concentration entre les années 30 et la mort de Staline, est de quinze millions — presque autant que les morts de la guerre. »

II était nécessaire de rappeler que les accusateurs eux-mêmes n'étaient pas exempts de reproches, afin de comprendre les réticences qui furent toujours émises à l'encontre du procès de Nuremberg et pour expliquer l'étonnement, puis l'indignation, que suscita la draconienne sévérité des autorités soviétiques à l'égard des condamnés à l'emprisonnement.

A la décharge des Alliés et, contrairement à ce que l'on croit souvent, l'idée de mettre en jugement les chefs de l'État vaincu pour « crimes de guerre» avait été lancée bien avant qu'ils la concrétisent. Certains historiens rapportent que Bismarck déjà avait songé à faire traduire devant un tribunal international les dirigeants français après 1871, mais qu'il y renonça finalement, jugeant impossible d'obtenir l'accord des grandes puissances. Cinquante ans plus tard, mais les rôles étant inversés, le châtiment des responsables de la guerre 1914-1918 était prévu par l'article du Traité de Versailles. Intention encore sans effet, peut-être s'en souvient-on, les Pays-Bas refusèrent de livrer l'empereur Guillaume aux Alliés et le jugement de l'ex-souverain demeura à l'état de projet.

En octobre 1943, protestant contre les représailles allemandes dont étaient victimes les populations civiles, les Nations Unies publièrent à Moscou une déclaration commune prévoyant « la mise en jugement des criminels de guerre ennemis dans les pays où ils avaient commis leurs crimes, et précisant que cette décision ne préjugeait pas du cas des « grands criminels de guerre », ni de ceux qui avaient commis des crimes ne se situant pas particulièrement dans tel ou tel pays ». La même question fut à nouveau soulevée à la Conférence de Téhéran : le maréchal Staline leva son verre à « l'exécution de cinquante mille criminels de guerre », tandis que le président Roosevelt, souriant, déclara se contenter pour sa part de 49 999 exécutions. A la Conférence de Yalta, encore, les dirigeants anglosaxons et soviétiques réaffirmèrent leur « résolution inébranlable d'infliger à tous les criminels de guerre un châtiment juste et rapide ». La cause était entendue et probablement sans l'opiniâtreté de Churchill les jugements auraient été prompts et sommaires. Le vieux lion britannique, résistant à la volonté du chef soviétique et à la faiblesse du président des États-Unis, lutta longuement, se fâcha et finit par imposer l'idée de procès équitables et publics.

Le procès de Nuremberg voulait réunir ensemble, devant un même tribunal, les chefs nazis représentant tous les postes gouvernementaux ou importants. Il fallait juger et condamner un régime au-delà des hommes. Le choix des accusés a donc été décidé en raison des fonctions qu'ils avaient occupées beaucoup plus que des responsabilités personnelles, et c'est une des raisons du déséquilibre du procès. Hans Fritzsche, par exemple, comparut seulement parce qu'on n'avait retrouvé aucun autre représentant plus important du ministère de la Propagande. Il remplaçait Gœbbels qui s'était tué dans le bunker de Hitler.

La liste des grands criminels de guerre devant être jugés par le Tribunal Militaire International fut établie, après bien des discussions entre les quatre Alliés. Toutes les activités, armée et marine, finances, affaires étrangères, territoires occupés, étaient représentées. Vingt-quatre noms y figuraient, mais deux manqueront à l'appel, deux trop lâches pour affronter un procès public : Himmler et Ley qui se suicidèrent. Le premier dans un camp de prisonniers en avalant une ampoule de cyanure qu'il dissimulait dans sa bouche; le second en se pendant, à la prison de Nuremberg, au tuyau du lavabo avec les bords d'une serviette de toilette...

Ils restaient donc vingt-deux, mais vingt et un seulement seront présents dans le box. Martin Bormann, adjoint de Hitler après le déparet de Hess pour l'Angleterre, ne sera jugé que par contumace. Bormann est-il vivant ou mort ? Les versions les plus différentes ont circulé. La raison le fait imaginer tué dans une rue de Berlin ; certaines informations sérieuses laissent croire qu'il a survécu et a résidé quelque temps en Turquie. Le mystère demeure. En tout cas, Bormann permet de poser une question bien embarrassante : et s'il se livrait aujourd'hui ? Les quatre Alliés se retrouveraient-ils côte à côte pour le juger à nouveau comme l'exige la loi ? Eux qui nepurent prolonger leur accord au-delà d'un unique procès, alors qu'il en était prévu des dizaines !

(Michel C. Vercel, Les rescapés de Nuremberg, Ed. Albin Michel, 1966, pp. 11-16).

Le verdict du Tribunal militaire de Nuremberg ne semble pas avoir passionné les historiens ; il n'est que de voir la maigreur du stock d'ouvrages qui lui ont été consacrés, ne parlons pas du silence assourdissant des juridictions en la matière - Nuremberg ayant, fort logiquement, généré une jurisprudence s'imposant aux tribunaux du monde entier, notamment en matière de crime contre l'humanité. -, bien que l'on n'hésite pas à condamner un Faurisson, un Garaudy, un Le Pen..., sur la base du fameux article 6 (voir 'Constitution') annexé à l'acte constitutif du tribunal. C'est dire si le document vaut la peine que l'on s'y attarde.

Qui dit verdict dit "faits réputés incontestables", après avoir été débattus de manière contradictoire... Nous ne saurions, donc, encourager nos lecteurs à rechercher, dans le présent verdict, un certain nombre de 'mots-clés' ou 'expressions-clés' (ex. chambres à gaz homicides), étant entendu que ce qui n'a pas été prouvé à Nuremberg est fortement sujet à caution, un certain nombre de "vérités" étant apparues depuis, comme sorties du chapeau d'un prestidigitateur, le tout, dans le plus parfait mépris des droits de la défense !

Il reste qu'une lecture minutieuse du verdict nous apporte un certain nombre de renseignements qui semblaient avoir échappé, jusqu'à ce jour, à nos "meilleurs" historiens, notamment aux spécialistes de ce qu'ils appellent la shoah et l'holocauste. Comme on les comprend !

Sur les pages qui suivent, nous avons compilé l'intégralité du verdict du Tribunal militaire de Nuremberg, en isolant le cas de chaque accusé, afin de faciliter la navigation.

 

 


 

 

 

 

 

 

 
             
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